lundi 13 juin 2011

Linguistique Québécoise !


Voila 5 mois que nous sommes au Canada et bien sûr nous avons entendu toutes sortes d’expressions et de tournures de phrases, purement québécoises !

Voici un échantillon des particularités de nos confrères francophones (en plus bien sûr de leur légendaire accent !) :

Tout d’abord il faut savoir que le québécois est très lié à l’anglais. Ainsi on retrouve bon nombre d’anglicismes dans le québécois. Comme en français me direz-vous ! Et bien pas tout à fait.
En effet nous avons constaté que tous les anglicismes présents dans notre langue, le français de France, ne le sont pas forcément dans le québécois.
Ici, du côté québécois, le « drive » se dit  « service au volant », le « shopping » se dit « magasinage » et le « KFC » se dit « PFK » comprenez Poulet Frit du Kentuky !
Nous avons donc remarqué que les québécois, comme pour se démarquer de l’emprise de l’anglais (présent dans plus de la moitié du pays) traduisent sans cesse des expressions, parfois même mot pour mot. « De rien » ce dit en anglais « You’re welcome » et en québécois « Bienvenu ». (Imaginez les malentendus au début « - Merci » « - Bienvenu » « - euh…ben  merci » !!) « Bonne matinée » se dit « Good morning » donc « Bon matin ». « Est-ce que tu pars bientôt » en anglais « Do you leave soon » donne « Est-ce que tu quittes bientôt ».
On dit que les québécois ont l’habitude de tutoyer … parce qu’en anglais il n’y a pas de différence entre « Tu » et « Vous » : « You ». Toutefois face à une personne plus âgée ou plus haute dans la hiérarchie le vouvoiement s’applique. 

Chez nous on va « Boire un verre », ici on va « Boire un drink ». « C’est une blague » donnera « C’est une joke ». Et avec un accent anglais de folie !!! Comme ça, tout à coup dans la conversation l’accent surgit, impeccable ! Vous pouvez le remarquer lorsque vous regardez des films doublés en québécois, l’accent québécois en lui-même ne se remarque pas, mais leur façon de prononcer des mots anglais est très différente de la notre !

Des mixtures sont aussi réalisées : « Vous voulez arrêter votre abonnement » devient « Vous voulait canceller votre abonnement », mélange du verbe anglais annuler « to cancel » conjugué comme un verbe du premier groupe français !

Il existe aussi des tournures syntaxiques bien particulières, notamment une qui nous a particulièrement surprise : la répétition du pronom personnel « Tu » dans les interrogations.
« Tu peux tu me passer le sel ? », « Tu veux tu aller te promener ? », mais aussi « Y pleut tu ? », « Il y a tu encore à manger ? », non non pas « Il y a-t-il », mais bien « Il y a tu ».

Les liaisons entre les mots changent aussi. « On n’y habite plus » devient « On l’y habite plus ». « Tout ça » devint « Toute ça »

Pour mes confrères linguistes, les voyelles ouvertes et fermés changent aussi ! C'est-à-dire que les prononciations de certaines voyelles, comme le « a », le « o », le « e » par exemple
« pas » deviens « pô ».

Les déterminants varient parfois. « Un travail » chez nous c’est « une job » ici !

Et bien sûr, la rubrique la plus fournie : le vocabulaire !

Alors c’est parti attention …
Retour des mots que l’on trouve vieillots chez nous : les bas, les chandails, les mitaines pour les chaussettes, les t-shirts et les gants ! « Tantôt » est utilisé couramment : « A tantôt » pour « A tout à l’heure » ou « A bientôt », « On ira jouer tantôt » pour « On ira jouer tout à l’heure ».

Un bonnet se dit « Une tuque ». Les camisoles ne sont pas des instruments de tortures mais de simples débardeurs.

Les bébés vivent dans le monde de Cendrillon car ils boivent leur formule (dans leur bouteille) et se promène en carrosse !

Chez nous on mange durant les repas, on « dîne » le soir, lorsque le repas est important et on « soupe » quand on est vieux ! Ici on « dîne » à midi et on « soupe » le soir.
On trouve à manger des chiens chauds, des hambourgeois, du melon français (le melon vert), de la cantaloupe (du melon orange) et des sous marins (sandwich). Et aussi du gruau, de la soupe aux pois, des macaronis au fromage orange, du raisin toute l’année, des fraises en plein hiver, des poires asiatique et du beurre d’arachide ! Et tout ça acheté à l’épicerie … même si leurs grandes surface sont 4 fois plus grandes que les nôtres ça restera toujours des épiceries !

Les enfants jouent aux casse-têtes (puzzle) et à la plasticine (pâte à modeler), qu’ils doivent serrer (ranger) quand ils ont fini. Pis (puis) les filles ont des lulus (élastiques) pour attacher leurs cheveux. Ils ne disent pas « s’il te plait » mais « s’il vous plait », même s’ils te tutoie.

Les amoureux ne fleurent pas, ils « scrouz » (phonétique).

On ne dit pas « tu viens » mais « viens t’en » et l’autre ne répond pas « j’arrive » mais « je m’en viens ».

Il arrive aussi aux québécois de se chicaner (s’embrouiller), bien qu’ils soient souvent très gentils ! Ils se niaisent aussi … « Arrête de m’niaiser ! » : Arrête de te moquer de moi !
Quelque chose de « plate » c’est quelque chose de nul, et quand c’est « poche » c’est quelque chose de vraiment chiant. Mais lorsqu’ils disent « C’t’écœurant » c’est quelque chose de génial !!

On pourrait croire que les québécois vivent sur l’eau puisqu’ils ne descendent pas du métro ou du bus … ils débarquent !

Les expressions que nous adorons :

-         « C’est correc » qu’ils utilisent à tout bout de champs pour « d’accord », « pas de problème », « c’est bien ».
-         « C’est fun »… ben … c’est fun quoi ! Sauf qu’en France c’est démodé !
-         « Voyons dont » (avec l’accent c’est encore mieux !) pour exprimer son mécontentement.
-         « T’es drôle toi » (toujours avec l’accent !)
-         « Bonjour » qui signifie au revoir dans la journée ! (Quand on ne connaît pas c’est assez surprenant, lorsqu’on sort d’un magasin et qu’on nous dit « bonjour » !)
-         « Mozeus » (phonétique) on pense que c’est proche de « mon dieu »
-         « Coline de bine » (phonétique) quelque chose du genre « merde »
-         « Tabernac » et non « tabernacle »
-         « Crisse » l’insulte suprême : P**** de b***** de m**** !! 

Ils utilisent aussi « Comme » et « faire que » très souvent pour expliquer les choses… mais vraiment très souvent ! Si bien que quand on parle avec des québécois nous aussi on se met à l’utiliser ! « Je prenais comme du recul sur ma vie », « Fais que hier je suis pas aller à l’épicerie ».

Finalement, bien que dans l’ensemble nous comprenions le québécois, il nous arrive certaines fois d’ouvrir grand les yeux et de faire répéter plusieurs fois notre interlocuteur … parfois sans grand succès !!!  


Ici les lieux portent très très souvent le nom d'un personnage important de l'histoire du Canada ... très très souvent !!

2 commentaires:

  1. Merci pour ce long article sur les joies du parler québéquois ! On a bien ri... mais je me dis qu'à l'inverse nos expressions feraient certainement sourire aussi des voyageurs canadiens en terre française ! A votre retour... vous aurez peut-être un petit accent...souvenir de voyage...
    On a vu au cinéma le dernier film de Woody Allen : "Minuit à Paris", ou comment un américain charmant et rêveur tombe amoureux de Paris. Un très beau film !
    Un peu en retard : bravo pour les belles photos prises à la fête indienne !
    Bon voyage, mes petits : le choc des cultures, ça fait bouger le monde !
    Tendres bisous, Mam'

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  2. C'est génial !!! Un article attendu avec impatience qui apparaît enfin :)
    Ma mère avait séjourné un mois à Montréal pour cause de colloques (et non pas coliques) et elle avait logé chez des amis d'amis d'amis, et le petit garçons adorait les bibites... C'est le mot employé pour désigner les petits insectes (genre bêbêtes en fait, jpense)
    Ce qui me choque quand même vraiment, c'est la répétition du "tu" dans les questions. Je me demande d'où ça sort...

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